dimanche 28 février 2010

Day 16


Bon j'en suis à la moitié de ma substitution et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle! Étape 3 in progress!

J'ai finalement changé un peu mon dernier planning (cf. : Je l'ai mis à jour dans l'article précédent) ce qui fait que j'en suis à 1mg Temesta matin - 0.5mg de Temesta midi + 15 gouttes de Lysanxia - 34 gouttes de Lysanxia le soir. 

Les effets secondaires désagréables commencent à s'estomper et je retrouve mon énergie depuis quelques jours, mes insomnies se régulent, bref, je croise les doigts, je pense être sur la bonne voie. Malgré quelques problèmes personnels cette semaine qui m'ont affecté et un peu déprimé, j'en profite, et ce n'est pas dans mes habitudes (!!!) pour dire un grand merci à vos messages et preuves de soutien, j'ai de la chance d'être entouré, aussi bien par vous, lecteurs "inconnus" que par ceux que j'aime.

Panique un peu cependant puisque J-2 mois avant mon concours et là il sérieusement temps que je me remette en mode "robot" pour bosser activement! J'y file d'ailleurs.

vendredi 26 février 2010

Insomnie philosophique


Après plus d’une heure de retournements infructueux dans mon lit, cherchant en vain le sommeil, alors qu’on sait bien que dans ces moments là ce sont juste les pensées les plus stupides qui viennent vous marteler la tête (en vrac, "Ai-je bien fermé le frigo?" "Je fais quoi demain?" "Qui suis-je ?")  j’en reviens devant mon cher ordinateur.

Après avoir été longtemps une adepte des théories de la psychanalyse, je commence à m’ouvrir à ses détracteurs. Sans entrer non plus dans une remise en cause qui ne serait que subjective, je me suis plongée dans  Le pouvoir psychiatrique - Cours au Collège de France 1973-1974 de Michel Foucault 1 où il ne traite pas réellement de la théorie, mais plutôt de la pratique de la psychiatrie, particulièrement dans les asiles.

Il  y évoque le pouvoir exercé par les mécanismes d’une institution, ayant comme "maître" le psychiatre, mais c’est un pouvoir diffus, non unique, régit par un ensemble de règles et de hiérarchie.  La psychiatrie ne soignerait donc pas par le savoir, mais par le pouvoir qu’elle exerce.

" La condition, donc, du rapport à l'objet et de l'objectivité de la connaissance médicale, et la condition de l'opération thérapeutique sont les mêmes : c'est l'ordre disciplinaire. Mais cette espèce d'ordre immanent, qui pèse indifféremment sur tout l'espace de l'asile, est en réalité traversé, entièrement animé de bout en bout par une dissymétrie qui fait qu'il est rattaché, et rattaché impérieusement, à une instance unique qui est à la fois intérieure à l'asile et est le point à partir duquel se font la répartition et la dispersion disciplinaires des temps, des corps, des gestes, des comportements, etc. Cette instance intérieure à l'asile, elle est en même temps elle-même dotée d'un pouvoir illimité auquel rien ne peut et ne doit résister. Cette instance, inaccessible, sans symétrie, sans réciprocité, qui fonctionne ainsi comme source de pouvoir, élément de la dissymétrie essentielle de l'ordre, qui fait que cet ordre est un ordre toujours dérivant d'un rapport non réciproque de pouvoir, eh bien, c'est évidemment l'instance médicale qui, comme vous allez le voir, fonctionne comme pouvoir bien avant de fonctionner comme savoir. "

Si je peux comparer cela à ma propre courte expérience, le pouvoir s’exerce effectivement par un ordre établi, consistant non pas à conduire le patient à prendre conscience de lui-même et, éventuellement, de sa folie, mais consistant à le normaliser, par une domination médicale. La discipline est la régisseuse de l’hôpital psychiatrique. Les horaires, les interdictions, le respect de la hiérarchie médicale. La discipline y est quasi militaire puisque la "guérison" doit avant tout passer par une soumission. Accepter les règles d’un hôpital, c’est accepter que l’on est malade et donc se soumettre à sa guérison, mais sans en être acteur. Le patient devient objet et non plus sujet.

Mais ce qui se passe à l’intérieur d’un asile se passe de manière similaire, bien que de manière plus latente, à l’intérieur d’un cabinet de psychiatre.

Il faut avant tout différencier l’autorité que l’on nomme naturelle (inhérente à une personne, et qui serait basée plutôt sur un savoir, une compétence) à l’autorité de statut (autorité conférée par une fonction). Il est très facile pour un patient, et moi la première, de se laisser porter par une autorité de statut (le psychiatre est psychiatre donc sa parole est supérieure à celle du patient) et d’accepter toute analyse sans recul.

Quelques soient les thérapies (psychanalyse, thérapies comportementales, etc.) j’ai retrouvé cette même impression à chaque fois, exceptée chez les psychanalystes non médecins. Il y aurait donc, mais c’est évidemment une Lapalissade, un formatage dans les écoles de médecine qui amènerait à dénier l’aspect humain, individuel du patient pour ne le considérer que comme un objet d’analyse. Il s’agit d’une manipulation du soi, une domination qui s’exerce aussi bien de manière mentale par la suggestion ("Vous devriez...", "Il est avéré que... ") que physique, par la prise des médicaments.

J’ai souvent lu ou entendu, de la part de divers abrutis, que personne ne "nous" force à prendre des médicaments. Mais ce serait oublier la relation même d’un médecin vis-à-vis de son patient, qui le maintient sous son joug, probablement sincère au demeurant,  intiment persuadé de détenir le savoir mais ne sachant l’exercer que par la force.

Il n’est jamais question de transmission ou d’échange dans la psychiatrie, il s’agit d’un rapport de force entre une souffrance et une solution imposée à cette souffrance. Le patient n’a donc comme alternative que d’obéir aux recommandations ou de repartir avec sa souffrance. Et étant donné que l’on catalogue comme malade, quelque soit la nature de son mal, il obéit.
Dressé, docile, il se laisse porter par cette corporation de psychiatre, sans pour autant comprendre lui-même de quoi il souffre. Il ne s’éveille pas, il essaie de correspondre à la norme que la psychiatrie définie. Il en va de même pour la psychiatrie que pour toutes les institutions qui, à la fois, individualisent, isolent, et soumettent.

Sauf qu’il s’agit ici non pas seulement de se soumettre à une norme sociale, mais également à une norme que je définirais de morale, en culpabilisant d'une part le patient indirectement en le définissant comme "anormal" et d’autre part, en lui promettant de pouvoir rentrer dans cette norme.
En oubliant  par là même la notion d’acceptation, qui ne passe jamais par l’aliénation à une norme, mais par une capacité à se définir par rapport à cette norme, d’accepter d’en être parfois décalé, d’y être parfois intégré, mais surtout de trouver une place qui nous convienne à la fois en tant qu’individu unique et en tant qu'individu vivant en société.

Il n’y a pas une définition unique du "moi", et la seule façon de pouvoir en prendre conscience est d’accéder au savoir, de faire en sorte que ce savoir soit enseigné, partagé, compris afin de pouvoir se libérer du pouvoir exercé à notre insu et de toute domination psychologique


jeudi 25 février 2010

Day 13

Aujourd’hui, marre.
Marre, marre, marre.

Et quand je lis la notice des médicaments c’est quand même totalement hallucinant:


Je cumule les effets secondaires, je suis fatiguée, j’ai mal partout, toujours des maux de tête. Mais le truc idiot des effets sédatifs c’est que ça m’endort en fin d’après-midi, mais me provoquent des insomnies.

Je suis donc décalée dans mon rythme, j’arrive pas à me lever, donc à travailler, j’accumule le retard. Ce qui me déprime, je « procrastinatise », je suis à cran, sans compter les trucs au quotidien super chiants qu’il faut gérer quand même.

Comme d’hab, demain est un autre jour.

mercredi 24 février 2010

Mensonges

Y a des jours comme ça, on a du mal à comprendre le monde qui nous entoure. Où l’on se sait plus à qui se confier, et que l’on sait qu’on ne peut compter que sur soi. Et encore !

"Everybody lies" dit l’autre. Oui, mais nous aussi on se ment. On se cache aux autres, on se trahit, on perd confiance, et on fini par se perdre entre les mots qu’on dit, qu’on ne voudrait pas dire, qu’on ne dit pas.

Mais c’est pas moi, c’est pas de ma faute ma bonne dame! C’est les autres ! C’est les autres qui me font mal, c’est les autres qui sont responsables de ce que je suis, de ma peine, de mon malheur. Alors arrive la colère et la haine, et pire, la peur. De soi, à l’intérieur, et de l’autre que l’on laisse couler, acide, pour se soulager.

On se ment pour ne pas souffrir. On se ment et on se manipule pour ne pas ouvrir les yeux sur ce qui au fond, importe. On se ment pour ne pas perdre l’amour que l’on nous donne, pour ne pas perdre la face, ou finalement, pour se rassurer. On n’est pas si moche que ça, ou du moins, on est moins moche que l’autre. C’est toujours ça de pris.

On se croit très malin quand on gagne contre l’autre, ennemi, imaginaire ou réel. Tiens ça me fait penser à mon mentor : "L’ennemi est bête, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui!"

Oui, nous sommes tous notre propre ennemi, tapi sous lit, comme le monstre de quand on est petit. Et si on faisait juste un petit effort pour ouvrir les yeux, on verrait, que sous le lit, y a rien, juste soi, seul, petit individu à construire. Avec ses faiblesses, ses forces, ses failles, ses bassesses, sa connerie, mais surtout, sans mensonges. Enfin pas trop.

Un peu de lucidité, un peu d’honnêteté, un peu de pardon, un peu d’empathie, et finalement, oui, là, on est plus si moche.

lundi 22 février 2010

Day 10

Ma substitution se passe bien pour le moment, j’attends la semaine prochaine pour la continuer en diminuant goute à goutte les médicaments du midi pour être moins sédatée.
J’en suis donc à ce programme de substitution actuellement, étape 2 :



Ca avance doucement mais sûrement, avec quelques ajustements à faire mais je pense que d’ici un mois je serais à l’objectif de base que je me suis fixée : remplacer complètement le Temesta et pouvoir commencer le sevrage.

Pour le sevrage en lui-même je compte environ 6 mois (en dehors des semaines de substitution et de stabilisation que je vis en ce moment).
C’est long oui. Mais nécessaire, et finalement, comparé à ce que j’ai pu vivre auparavant avec les medocs, pas si infranchissable que ça.

Au niveau des symptômes, peu d’évolution. Je suis toute même moins fatiguée, même réussie à bosser aujourd’hui et à engueuler mon propriétaire incompétent, c’est que je récupère ! Les maux de tête s’apaisent, quelques vertiges, encore des faiblesses musculaires, besoin de faire des pauses quand je me sens trop stressée.

Mais je vais bien, mieux en tout cas que depuis longtemps, en ayant juste en tête ma liberté, là-bas, que je vais retrouver.

dimanche 21 février 2010

Enfermement

Berurier Noir - Les éléphants


Arrivée au milieu de la nuit. Noir. Froid. De grandes grilles en fer. Un gardien qui demande ma carte d’identité et mon papier d’admission.

Entrée dans l’immense parc. Bâtiments qui s’alignent. Blocs de ciment qui projettent leurs ombres terrifiantes. Pétrifiée, endormie, je ne sais plus où je suis.

Dédale de couloirs. Accueil. Fouille des affaires. Pas de rasoirs, pas de médicaments, pas de lacets, pas de ceinture, pas de portable. Pleurs. Je suis toute seule maintenant.

Médecin gentil qui m'ausculte. Me conduit dans ma chambre. Quelqu’un dans le lit à côté. Je ne vois rien. Dormir.

Réveil à 7 heures. Plus de cigarettes, plus ma bague. Cris. Larmes. Mais bordel, où je suis ?

Accueil. Prise de sang. Oui, les vols sont courants. Bague retrouvée, puis petit déjeuner. Encore des cris, une télé allumée. De la souffrance partout. Une douleur indicible qui rôde. Ghetto de la folie.

"Le temps passe longtemets, longtemps. Je rencontre pleins de gens que je croyais jamais pouvoir rencontré. C’est vraiment étrange, tellement de douleurs, de peine, de gens, qui comme moi, ne savent plus où ils en sont."

On m’emmène dans la bibliothèque toute seule. Je ne suis pas assez folle. Je lis des nouvelles de Maupassant en attendant. Quoi ? Je ne sais toujours pas, je ne comprends rien.

On vient me chercher, je dois emballer mes affaires. Premier étage. Les cas les moins graves on me dit. Plus de calme mais la douleur est la même.

Une chambre où j’apprends vite à cacher mes affaires. Ma voisine communique, c’est déjà ça. Une grande salle avec des tables, des chaises, une télé et des cigarettes qui se consument.

Regards hagards, rivés sur la télévision, zombies. Pas un mot, le monde vit au ralenti. Un ralenti contrôlé par les horaires. Déjeuner.

Grande cantine. Bouffe immonde. Encore des pleurs, encore des cris, toujours. Forcer à ingurgiter les aliments. Par la parole ou par la force.

"Le temps est dilaté, lent, précis, calculé. Rien n’est laissé au hasard. On attend le repas, le café, les médocs, le repas, le dodo. Rien à penser, tout est prémacher"

Psychiatre. Je m’écroule. Médicaments, médicaments, médicaments. Tombez enceinte, vous grandirez. Quoi ? Qu’est ce que je fous là ?

Après-midi au rythme si lent. Télé. Et mes feuilles et mon stylo qui me sauvent, encore.

"Je lutte pour réfléchir, pour ne pas laisser mon pauvre p’tit cerveau s’affaisser. Je sais que tout ces mots m’ont déjà sauvé de nombreuses fois, de plein de situations, alors je compte sur eux"

Diner. Et la file d’attente des médicaments. A la queue leuleu, chacun son tour avaler ses petites pilules. Dormir.

Le lendemain, idem.

"Je ne peux continuer à m’abrutir (medocs+télé+sommeil) même si j’en ai besoin aussi. Fo que les rouages se désencrassent, que ma conscience reste consciente, coûte que coûte"

Des gens me parlent. Je ne comprends rien. Je ne veux pas qu’on me parle, qu’on me touche. Ça pue ici. Une douche pour 20 personnes. Dégueulasse.

Visites interdites. Téléphones une demi-heure par soir. Et là, l’horreur. Appeler mon amour dans cet état ? Mais il ne me reste que ça.

La honte. La peur. L’impression d’être en dehors de la vie.

"Je ne peux rester dans ce cocon indefiniment mais ce n’est surement pas la solution. Je crois même que d’un côté, je ne veux pas sortir de cet hôpital. Je m’y sens en sécurité, je ne suis pas aussi vulnérable que dehors"

_________________________


J’en suis sortie trois jours plus tard à ma demande. Les textes en italique sont les retranscriptions exactes de mes écrits lorsque j’étais dans cet hôpital. Ce texte est le plus difficile que j’ai à écrire, trois jours pour un traumatisme à vie.

J’ai honte. Honte de mon pays qui enferme et drogue ceux qu’il n’accepte pas, les "malades mentaux", les psychotiques, les névrosés. Honte de ce manque de moyen, d’argent, de considération, qui fait vivre ces gens dans un environnement inhumain, sale, inadapté, où la seule prise en charge est chimique.

Honte que ce pays cache ces souffrances, ces milliers de vies pour toujours brisées. On ne sort pas indemne d’un hôpital psychiatrique. Jamais.

samedi 20 février 2010

Day 8

Un point rapide sur ma substitution parce que je suis vraiment crevée.

Après remplacement de 0.5mg de Temesta le soir par 20 gouttes de Lysanxia, j'ai aujourd'hui remplacé 0.5mg le midi par 15 gouttes de Lysanxia. Même si honnêtement, un peu d'appréhension et pas super envie d'en baver encore, mais faut que je m'accroche.

Au niveau physique, je tiens le coup, à part une grosse fatigue due à l'effet sédatif des médocs. L'impresion d'être dans le brouillard et une seule envie : mon lit!

Niveau moral, pas top aujourd'hui. Crise d'angoisse en soirée, que j'ai réussi à peu près à gérer. Et déprimée, l'impression de pas voir d'avancées, j'me dis que gérer le sevrage et le concours en même temps, ça va p'têt être au dessus de mes forces.

Je retourne dormir mes 14 heures de la journée, en espérant être moins légumisée demain.

jeudi 18 février 2010

No surprises



Bon, faut bien que j’y passe. Pour comprendre comment on peut en arriver là, même si c’est sûrement une voie comme une autre, voilà mon histoire telle que je m'en souviens, avec sûrement des trous, mais heureusement j'écrivais pas mal à l'époque ce qui me permet de retracer un peu tout ça.

Petit flash back. En novembre 2005, je sortais d’une semaine de bénévolat assez intense sur un festival de cinéma et je rentre donc chez moi me reposer tranquillement l’après-midi. Une connerie à la télé, et d’un coup, palpitations, mains moites, l’impression d’étouffer, tremblements dans tout le corps. Première pensée : "Je vais mourir."
J’arrive quand même à appeler mon copain complètement en stress. Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé entre l’appel et son arrivée mais ça m’a semblé être une éternité. Il arrive, me voit et appelle le SAMU. « Bah c’est une crise de spasmophilie, faut qu’elle respire dans un sachet plastique, bonne journée ». Hein quoi ? Une quoi ? Ok je respire dans ton putain de sachet. Bon j’admets, la crise passe. Vidée de mes forces, je me calme, et m’endors.

Les jours et semaines passent, rien ne se passe. J'oublie. Et en janvier, de nouveau une crise plus forte. Je reprends mon p'tit sachet, mais j'étouffe à respirer là dedans.
Les crises sont encore irrégulières mais je sens des choses bizarres m’arriver. Je supporte plus la lumière, les bruits. J’ai mal partout. Et surtout le truc le plus horrible de tous, le sentiment de déréalisation. C’est comme de vivre dans un rêve, on a l’impression de plus connaître les visages, les endroits familiers, de marcher à côté de soi-même. D’autant plus déstabilisant que je n’avais, à l’époque, aucun mot à mettre sur tout ça.

J’étais en deuxième année de master à l’époque. Je commence à flipper d’aller en cours, d’aller dehors, et finalement, d’être chez moi. Moins je comprends ce qui m’arrive et plus je flippe, et plus je flippe, et plus je fais des crises d’angoisse.

Je débarque donc un jour chez mes parents, et j'annonce à ma mère que je suis folle. C'était sans doute aucun pour moi. Y avait pas d’explication rationnelle à ce que je vivais. Ma mère panique, évidemment, direction les urgences. Et là, début du cauchemar. Une heure d’attente, cinq minutes d’entretien avec un psy qui en gros me dit que j'ai peur (sans déconner !!!) et que les petites pilules de Xanax vont m’aider.
Euh ok.
Première anecdote de ma poisse avec la médecine en passant. J'arrive à la pharmacie de garde avec ma maman vers 22 heures. Et là, le pharmacien complètement bourré commence à délirer sur le fait que le Xanax sert à rien et que je ferais mieux de partir au ski, au grand air, blablabla avec son haleine puant la gnôle. Après un "Mais ta gueule" je repars avec les pilules magiques.

J’ai un souvenir assez flou des jours suivants, je suis défoncée, mais je retourne chez moi. La situation se dégrade rapidement. J’ai l’impression de devenir complètement dingue, je ne peux plus dormir, je ne mange plus, je passe mon temps à trembler, à ne plus réussir à respirer (enfin, en avoir l'impression), je ne peux plus bouger de mon lit, je me sens dans une complète insécurité.

Je ne peux plus sortir seule de chez moi, je ne peux absolument plus rien faire à part rester allongée dans mon lit, complètement glacée sous la couette.

Mon entourage flippe évidemment, essaie de me rassurer, de comprendre mais ils ne me reconnaissent plus, ils sont comme moi, face à un mur infranchissable d’incompréhension.

Et là commence mes allers-retours aux urgences chaque jour, avec mon chéri qui me porte jusque là-bas parce que je ne peux plus marcher. Une fois à l'hôpital, je me sens mieux. En sécurité. On me fait des analyses de sang, des électro cardiogrammes, une IRM et on me laisse partir avec de nouveaux médocs. Je rentre, je flippe, je dors, je me réveille, et la nuit, c'est SOS médecins. Que j’attends des heures sur mon canapé, sans pouvoir bouger, avec la tête en mille morceaux. Et même chose que le jour : "Oh bah dis donc vous n'avez pas l'air bien, allez une p'tite piqûre de tranquillisant ça va passer".

Évidemment, pendant ce temps, j’essaie de trouver des psychiatres, mais la liste d’attente est longue. Je me retrouve à parler à des choses pas vraiment humaines, qui JAMAIS ne me disent ce que j'ai. Je sais pas quelle formation ils reçoivent en médecine, mais bordel, ils sont surentrainés dans l'indifférence. "Parlez-moi de vous… Ha... Votre père est parti quand vous étiez encore un bébé? Ha... Vous avez donc un complexe d’Œdipe qui n'a pas pu s'effectuer, etc". Oui, merci, j'ai lu Freud, Lacan mais là non, c’est juste que je souffre, voyez ?
Bah non.

Ce petit jeu dure deux à trois semaines avant je me retrouve dans la nuit dans un centre d’accueil psychologique dont la description est : "Centre d’accueil permanent et de thérapies brèves. 24h/24h - 7 jours sur 7 - écoute, orientation, information, consultations..."
"Vous avez une famille, un ami, un appartement, de quoi vous plaignez-vous? Vous n'avez pas de problèmes, rentrez chez vous" me dit le psychiatre de garde. Et re pilules. "Non vous pouvez y aller, prenez en 5 ou 6" continue-t-il gaiement.

De retour chez moi, j'en peux plus. Je décide de me faire interner dans un hôpital psychiatrique. Complètement à bout de force, et persuadée d'être tarée, j’appelle donc SOS médecin au milieu de la nuit qui, en 5 minutes chrono (encore!), me signe un formulaire d’admission.

Sympa pour les parents et le copain qui sont à leur tour persuadé que je suis folle, et que l’internement est la seule solution. Me voilà donc, avec la famille en pleurs, en route pour l'hosto.

A suivre.


(Ha oui cet épisode de House M.D., dont la vidéo au début du post est le générique, est juste fabuleux, au passage)

mercredi 17 février 2010

Day 5

Bon 5ème jour et en amélioration.

L'impression de sortir la tête du sable, c'est pas si mal.  Problème de dosage au départ du nouveau médoc qui me provoquait ces crises de manque. Après un p'tit réajustement j'ai à peu près dormi normalement et j'ai eu un réveil pas trop douloureux. J'suis sur la bonne voie, mais je vais même pouvoir faire pleins d'exos de math, ô joie.

J'étais partie pour écrire ce blog de manière anonyme. D'ailleurs pourquoi un blog alors qu'un p'tit cahier, journal intime, n'importe quoi, aurait pu faire l'affaire? Parce que j'en écrit depuis des années mais que j'avais envie d'autre chose. D'avoir une démarche d'écriture, d'expression différente.

C'est quoi alors? Une espèce d'exhibitionniste malsain? Un besoin de reconnaissance? Une recherche de soutien? Y a sûrement de ça, mais pas que.

Déjà y a la colère. Le besoin de DIRE que ce n'est pas juste. Que ce n'est pas bien. Que l'incompétence amène des situations comme la mienne. Que oui, je suis victime, même si l'accepter est insupportable.
J'ai beau retourner la situation dans ma tête je n'aurais pas pu me défendre il y a 4 ans contre ces prescriptions. J'étais dans un tel état de panique, de méconnaissance, d'impuissance que j'aurais fait confiance au premier venu qui me disait que ma situation allait s'arranger. C'est ce que j'ai fait d'ailleurs.
Mange tes pilules ça ira mieux. Et oui, ça allait mieux. Vraiment. Après des mois dans une vie qui m'échappait complétement, je pouvais enfin voir, entendre, sortir, manger, dormir. Jamais j'aurais renoncé à ça.

Mais une fois qu'on va bien, bah, tout va bien pour eux, les médecins. Les cache-misères sont LA solution quelles qu'en soient les conséquences. Conséquences à assumer seule des années plus tard.

La portée pédagogique du blog? J'y crois peu. Peut-être, un jour, un lecteur averti lira ça et ça l'aidera dans sa démarche personnelle. Mais ça reste justement une démarche personnelle de se sevrer. C'est avant tout une prise de conscience. Ca vient de soi, de personne d'autre.

Alors pourquoi renoncer à l'anonymat? Parce que je pense que ça fait partie du processus de sevrage d'assumer ce que l'on est. De ne pas être réduit à ça mais d'accepter. Dire en face à ses amis, à sa famille ce que l'on vit c'est un premier pas, mais les mots se perdent, y a une distance, une incompréhension, une barrière que l'oral ne peut dépasser.

L'écrit, lui, on doit s'y confronter. Autant le lecteur que celui qui choisit les mots. On s'expose et on expose les autres à soi. On est dans le domaine de l'intimité moche, de tout ce qu'on met de côté : le corps qui est en dysfonctionnement, l'esprit qui flanche, la peur, la douleur. Je suis la première à mettre ça loin de moi, parce que ça dérange. Parce que quelque part, on a pas envie de voir la dégénérescence qui nous ramène à notre condition mortelle, notre condition faite de sang, d'organes qui palpitent, de graisse, de fluides, de trucs visqueux et dégueulasses.
Me voilà donc, corps brinqueballant et esprit chancelant mais moi. Je passe à la dissection parce que j'en ai besoin. Finalement, c'est p'têt ça la seule raison de ce blog. J'en ai besoin.


Et l'orgueil dont on se drape lorsqu'on est ceux qui ont mal
Pour de vrai, pour de faux, ou par abus de langage
Mérite bien un travail, ou au moins un arrêt sur soi
Et puis le talent, l'aspect novateur d'un style ça veut dire quoi
Si ça ne fait pas aller vers l'autre
Si ça ne nous fait pas aimer l'autre
C'est pas parce qu'on souffre qu'on est légitime
C'est pas ceux qui sont le plus mal qui sont les plus dignes

Abd Al Malik - Céline

mardi 16 février 2010

Reportage : "Tranquillisants: l'overdose?"

Je vous conseille ce reportage de l'émission "Lundi investigation", diffusé sur Canal +, intitulé Tranquillisants : l'overdose? Ce reportage concerne l'usage et l'abus des prescriptions de benzo. C'est vraiment stupéfiant! (Hahaha)


Partie 1:





Partie 2:




Partie 3:


Day 4

Je sais pas si vous avez déjà la varicelle, ou si vous vous en souvenez, mais moi si, car, ô chance, je l'ai eu à 18 ans.
Des petites cloques blanches partout sur le corps qui vous démangent tellement que tu sais plus quoi faire pour te soulager (surtout pas gratter!!) et qui, en plus, te défigure. C'est très sexe.

Un des effets de mon sevrage ressemble à ça. J'ai les nerfs et la peau à vif, avec l'impression que ça me démange en dessous de la peau et que je pourrais l'arracher pour que ça cesse. C'est insupportable.

Ce à quoi s'ajoute aujourd'hui un rebond des symptômes de manque et/ou d'habituation au nouveau médoc.Moi qui pensais que c'était plutôt cool pour l'instant, je morfle ce matin.

Réveillée comme d'hab 100000 fois dans la nuit, complétement trempée de sueur, je me lève à 6H30 pour aller en cours. Synthèse de français en 3heures, ça fait toujours un entrainement... Mais non pas possible. Claquement de dents, corps gelée, crise de larme, tremblements, nausée, je peux à peine sortir de mon lit.

Bon je vais prendre mon Temesta hein, ça évidemment, premier réflexe. Puis café, clope, PC, rituel immuable, en attendant que ça passe. Merde, ça passe pas. Je suis vraiment dans un sale état.

Mon copain flippe, je le comprends, j'ai déjà du mal à me regarder moi-même dans la glace sans me faire peur. je suis toute blanche avec des énormes cernes, je vous passe les détails.

Niveau moral, bizarrement, plutôt bon. Je suis plus déterminée que jamais à en finir avec cette merde, et je me dis que tant que je souffre et que je ressens, je suis vivante, et que le processus est en marche. Bon, j'suis pas Wonder woman non plus, je vais pas tenir à ce rythme pendant longtemps.

J'essaie donc de voir si ce sont des effets normaux du début, ou si c'est parce que je suis en sous-dosage. J'ai l'impression que le Lysanxia ne me fait aucun effet, pas plus que si je prenais du paracétamol. Et que les symptômes de manque sont plus fort que ce qu'ils devraient être pour une substitution qui débute.

A suivre donc.

lundi 15 février 2010

Day 3

Cette partie va être un peu plus chiante puisqu'elle pose les bases de ce que sont les médicaments, la substitution, le sevrage, toussa.

Il faut savoir que pour se sevrer des benzos, c'est un parcours du combattant. Aucun médecin pour te dire comment faire, qui connait la différence entre les molécules des médocs, leurs effets sur le long terme. J'ai même eu un psy qui m'a dit : "Oh bah faut pas lire les notices des médicaments, après vous avez les effets secondaires, c'est dans votre tête".

Pour info, les benzodiazépines ne doivent pas être prescrites pour une durée de plus de 12 semaines maximum, soit 3 mois (En France, aux USA  et au Royaume-Uni c'est un mois!!!) Et même à dose réduite, le syndrome de sevrage existe et il faut qu'il soit géré par un médecin. J'invente rien hein, suffit de lire n'importe quelle notice. Pour rappel, ça fait quatre ans qu'on m'en prescrit.

Donc après un appel à l'aide infructueux, me voilà en communication avec Dieu Google pour essayer de trouver des renseignements sur le sevrage des benzos, comment ça se passe, quels sont les effets, combien de temps, etc.

Avec bien du mal (Dieu Google a des adeptes particulièrement cons) je suis tombée sur ce site : http://www.benzo.org.uk/freman. Le professeur Heather Ashton est un médecin psychiatre spécialisé dans l'addiction, entre autre, aux benzodiazépines.
Elle a mis au point un manuel de sevrage d'après ses études sur des cas cliniques. C'est un programme de sevrage lent (en moyenne plusieurs mois) qui permet de limiter l'apparition de symptômes de sevrage prolongé.
1

Dans mon cas, je suis à 3mg de Temesta soit 3 prises par jour. Mais étant donnée la nature de la molécule du Temesta (Lorazépam), je dois passer par une phase de substitution au Lysanxia (Prazépam) - c'est à dire remplacer une molécule par une autre- avant de me sevrer. C'est idiot va-t-on me dire, de prendre un autre anxiolytique
2 à la place de l'ancien. Oui, mais non. Par ce que justement les molécules fonctionnement pas pareil sur l'organisme. Pas de bol pour moi, on m'a foutu une des pires au niveau addictif.

Ces molécules sont assimilées par le foie et le cerveau, et s'élimine progressivement. L'élimination est plus forte selon ce que nomme "la demi-vie" c'est à dire le temps requis pour la concentration sanguine à réduire de moitié sa valeur optimale après une seule dose.
Or dans le cas de médicaments à demi-vie courte comme le Temesta, il est quasiment impossible de se sevrer puisqu'il existe déjà un symptôme de sevrage entre les prises.

Une molécule à demi-vie longue reste plus longtemps dans l'organisme donc les symptômes de sevrages sont réduits. D'autre part, une nouvelle molécule aura un effet sédatif qui permet de réduire l'anxiété, et enfin, le Lysanxia se présente sous forme de gouttes bien plus facile à diminuer de manière progressive.

Voici donc mon planning de substitution : http://i332.photobucket.com/albums/m352/miho-wi/Sanstitre-4.jpg
Je suis suivie par une psy juste pour la forme et les prescriptions, elle a accepté mon planning sans broncher, on va donc voir ce que ça donne.



DAY 3 :

J'en suis donc au troisième jour de ma substitution, et c'est pas la grande forme.
Le Lysanxia m'endort complétement donc je divise mes prises le soir en 7 gouttes à 20H et 8 gouttes à 22H.


Niveau symptôme physiques, c'est nausée et perte d'appétit, fatigue, sensation de manque, assez légère cependant, avec maux de tête et courbatures.
Problèmes de sommeil (ça, c'est habituel) avec cauchemars et réveil tôt à 4H, 5H, puis 6H.

Niveau moral, ça va. Le premier jour fut plutôt déprimant, à me traîner et complétement démotivée, mais y avait aussi la fin des exams blancs et la pression qui retombait.
J'ai repris un peu d'énergie, mais c'est pas encore ça.



1. Le symptôme de sevrage prolongé :
"Les principaux symptômes de sevrage de longue durée sont l’angoisse, l’insomnie, la dépression, divers symptômes sensoriels et moteurs, des troubles gastro-intestinaux, ainsi que des troubles de la mémoire et des troubles cognitifs."
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sevrage_%28toxicologie%29#Benzodiaz.C3.A9pines
Le symptôme de sevrage prolongé est dit iatrogène c'est à dire qu'il est induit par les effets secondaire des médicaments.

2. Les anxiolytiques:
Les anxiolytiques sont une classe de médicaments issue des benzodiazépines. Il existe 5 classes de benzos :
- Benzodiazépines anxiolytiques (anxiété)
- Benzodiazépines hypnotiques (troubles du sommeil)
- Benzodiazépines anticonvulsif (épilepsie, entre autres)
- Benzodiazépines amnésie (avant opération chirurgicale légère)
- Benzodiazépines myorelaxant (spasmes musculaires)

Let's go



Bon alors avec tout ça j'ai finalement décidé de me sevrer. Oui, c'est un sevrage, un vrai de vrai, avec ce que ça comportera de mauvais moments, et p'tet, en fin de compte, une liberté retrouvée?

La liberté c'est pas juste cuicui les oiseaux chantent, I believe I can fly, et autres conneries. C'est la liberté de ressentir. C'est difficile à expliquer, je tente quand même.

Aujourd'hui, je ne me sens jamais ni bien, ni mal. Surtout ni bien, d'ailleurs. Mes émotions sont anesthésiées, elles se succèdent en une ligne droite incroyablement chiante. Je ne pleure plus, mais je ne ris plus. Je n'ai pu ces montées d'adrénaline quand j'ai peur, ou quand je suis touchée. Je suis dans une espèce de cocon de tiédeur vomitive.

Alors ouais, je vais retrouver la liberté d'en chier et d'en prendre plein la gueule. D'être triste, en colère, énervée, blessée. Et putain, j'en rêve.
Comme de me sentir transportée par un film, par mon chéri qui me dit des mots doux, par tout ces p'tits trucs insignifiants qui comptent, en fin de compte.

Et puis un cerveau en état de marche, je veux bien aussi, parce que là, il a sérieusement besoin d'un reboot.
Qu'on se comprenne bien, je ne suis pas un légume. Je suis étudiante, et je passe le concours de professeur des écoles cette année. C'est un concours difficile, au vu de la masse de connaissance à ingérer. Je bosse, je m'accroche, et j'ai plutôt bon espoir d'y arriver. Je suis loin d'être stupide, j'ai heureusement ni perdu ma lucidité, ni mon esprit critique.

Par contre, la mémoire, c'est dur. Mon cerveau est un gruyère LIDL, avec plus de trous que de fromages. Je dois bosser trois à quatre fois plus qu'avant pour retenir les choses, mon bureau est rempli de post-it, de plannings et de calendriers pour être certaine de ne rien oublier.

J'en suis au point où je me dis que, soit je continue comme ça et je vais me transformer en Benzombie, soit j'entame mon sevrage. Y a pas trop à hésiter là.


NB : Pour que ce soit plus clair, je séparerai la partie état d'esprit avec celle du sevrage probablement dit qui sera plus un compte rendu.

Hello world

Pour faire court, je suis accro aux benzodiazépines. Benzoquoi? Benzodiazépine. Mais si, les pilules du bonheur, le Valium, le Prozac, le Temesta, tout ça.

Je reviendrai sur mon histoire peut-être plus tard, là pas envie.

Toujours est-il que ces médicaments sont utilisés pour traiter un état anxieux en agissant sur les connexions des neurones du système nerveux pour en réduire l'activité. Autant dire, un anesthésiant du cerveau.

Au début, quand on est VRAIMENT malade, c'est bien. Ça aide. Seul petit soucis, ces molécules sont très addictives, et plus le temps de traitement est long, plus c'est compliqué de gérer son addiction.

Quatre ans que je suis traitée donc je vous laisse imaginer mon état. Une vraie toxico. Non, j'en rajoute pas. Le matin se réveiller en tremblant et en claquant des dents, avec une seule idée : avaler sa petite pilule en la laissant fondre sous la langue pour qu'elle agisse plus vite. En avoir toujours sur soi, pour ne jamais en manquer. Faire des réserves à la pharmacie par peur d'être à court.

C'est le seul truc que tu n'oublies jamais, ton corps te rappelant sans cesse que tu en as besoin, régler comme une montre suisse, il réclame sa dose. Et dès que tu l'as prise, tu comptes les heures jusque la suivante.

Je dis que ça tu l'oublies jamais, parce que le reste, si. Ta mémoire part en vrille, tu te rends compte que t'imprimes plus bien les choses, à court terme surtout. J'ai fait quoi y a 5 minutes? Cet article je l'ai déjà lu? Et les chiffres... Bordel, les chiffres. Appeler son copain en stress devant le distributeur ou la porte d'entrée parce que tu as oublié les codes. Besoin de regarder plusieurs fois par jour le calendrier pour savoir quel jour on est.

Un jour, t'en peux plus. Tu ne te souviens même plus comment c'était la vie avant. Oh oui, je sais, c'est tellement classique ce que je raconte que ça en est pathétique. Ouais, et je m'en fous.

Je souffre. C'est un fait. Je ne souffre pas à cause d'un choix de vie à assumer, je ne souffre pas de ma bêtise, je souffre d'être dépendante, d'avoir perdue certaines de mes facultés sans savoir si elles reviendront.

Et je suis en colère. Vraiment, j'ai la rage. Contre tous ces psychiatres incompétents qui te bourrent de médocs, sans qu'il y ait en ait un seul après pour t'aider à te sevrer.

Ceci n'est que mon expérience. C'est mon intimité, que j'expose, certes, mais ça reste mon intimité.

Si ça vous gonfle, passez votre chemin :)


ATTENTION : Ce blog n'a pas pour but de donner des conseils médicaux. Ce blog ne saurait être une substitution à un dialogue entre patient et médecin.
Ce n'est qu'une expérience personnelle qui ne peut être adaptée à tous. Merci !