jeudi 20 mai 2010

Day 97

Bon je suis de mauvaise humeur donc on fera court.

Bientôt 100 jours de sevrage et c'est long. Écrits du concours ratés à quelques dixièmes de points , ce qui m'a un peu blasé, et même si je le repasse en septembre, je rage.

Ruminations diverses et nombreuses, inactivité, décalage horaire, trop de cigarettes, trop de thé, et un gros raz-le-bol des médocs. Est-ce que si je les avais pas pris j'aurais passé ce concours ? Si j'étais pas en sevrage, je l'aurais réussi ? Ou je me trouve des excuses ?
Je sais plus trop, va me falloir le temps de digérer tout ça, ainsi que cette année 2009/2010 euh, comment dire, riche en rebondissements? Oui, restons positifs, ne disons pas riche en emmerdements ;)
Bah non justement. J'ai pas envie d'être positive. Ce qui m'amène au truc que je voulais dire, plus à moi même qu'à vous d'ailleurs : "J'ai le droit d'aller mal !".

Non mais c'est vrai quoi, faut vraiment toujours sourire, avoir la pêche et le dynamisme au coin des lèvres jusqu'à s'en décrocher la mâchoire ? Faut pas avoir envie d'envoyer chier la Terre entière simplement parce qu'elle existe ? Ni les gens qu'on aime parce qu'on les aime et qu'ils ont rien fait pour mériter ça ? Ni pleurer au fond de son lit en se noyant dans son vomi, parce que ouais, c'est pas très constructif, mais ça soulage ? Ou d'avoir juste envie de rien foutre en regardant le plafond parce qu'il est vraiment très intéressant ?

Si! Je revendique mon droit à ne pas aller bien, à faire la gueule, à craquer, et à gueuler. Y en a marre de toujours vouloir ou devoir (se) prouver qu'il y a plus grave, que c'est pas "la fin du monde" (le prochain qui me sort ça, je lui ampute la langue, il est prévenu...), que ça va s'arranger.

Non, faut donner l'apparence "que". Faut donner le change, rester dans son rôle, surtout pas faire tomber le masque de l'attitude """"""""adulte et responsable""""""".
Biens heureux, béats, optimistes irréductibles, foutez moi donc la paix un peu, laissez moi être puérile et nulle, injuste et égoïste, et laissez mes souffrances tranquilles. Elles ne vous ont rien demandé.

Elles ont aussi besoin de s'exprimer, de sortir et de pas être gentilles. Elles ont aussi le droit de prendre le dessus parfois sans que je sois cataloguée comme déprimée ou que je passe du côté obscure de la force éternellement. Voilà, c'était le coup de gueule de la nuit.

Bon hormis ça, le sevrage se passe. Même bien dans l'ensemble. Il finit par faire parti de mon quotidien petit à petit, j'ai diminué de 4 gouttes cette semaine et pas de symptômes si ce n'est encore et toujours ces foutues insomnies (que je ne fais, faut bien le dire, rien pour arranger).

Et puis pour terminer, une chanson triste, na!

vendredi 7 mai 2010

Hypnose Ericksonienne

Bon puisque j'y suis j'enchaîne sur un second article, celui promis depuis longtemps.

J'avais évoqué ma thérapie par l'hypnose Ericksonienne, la seule qui ne m'ait jamais aidé réellement au niveau psychologique, et j'avais envie d'expliquer un peu en quoi cela consiste.

D'abord, un peu d'histoire. Milton Hyland Erickson était un psychiatre américain du début du 20ème siècle. Il a une approche très différente de l'inconscient que celle développée par la psychanalyse dite plus classique,  celle de Freud notamment. Freud considérait l'inconscient comme une sorte de censure du conscient, un refoulement (des désirs interdits, des pulsions, etc.). Il a un rôle relativement violent face à la conscience puisqu'il s'y oppose.

Il utilisait au début l'hypnose par la suggestion puis par la régression, afin de faire remonter à la surfaces  les souvenirs oubliés (refoulés). Ces suggestions sont directes, le patient est passif dans l'hypnose, et "obéit" aux ordres de celui qui hypnotise. (Je vulgarise hein :) )

Alors attention cependant! Même si ces suggestions sont directes, il faut absolument se débarrasser des idées préconçues sur l'hypnose. Quelle que soit la forme que prend celle-ci, elle n'a rien de surnaturelle. Le patient ne peut JAMAIS, et j'insiste, être contrôlé comme un zombie. L'hypnose est un état de conscience modifiée , différent cependant du sommeil. On ne dort pas en étant hypnotisé. Cet état nous arrive d'ailleurs à tous parfois, quand on laisse divaguer son esprit dans une conversation chiante par exemple, en écoutant une chanson ou lorsque, juste avant de s'endormir, on se retrouve entre conscient et inconscient. C'est une sorte de déconnexion provisoire de la réalité qui ne veut pas dire qu'on s'en coupe complètement. C'est impossible. Ça, c'est dit et important.

Revenons en  à l'hypnose Ericksonienne. Elle se différencie de l'hypnose Freudienne (et des multitudes d'autres hypnoses) sur différents points.

Premièrement, Erickson garde l'idée que l'hypnose, par notre modification d'état de conscience, permet un dialogue entre le conscient et l'inconscient. Cependant, l'inconscient n'est pas ici un "ennemi" mais un allié de la conscience. La conscience, en dialoguant avec l'inconscient, permet d'arriver à un équilibre entre les deux, à une sorte de relation de confiance, la conscience exprimant ce qu'elle souhaite vivre, subir, être, ou non. Ce n'est donc plus l'inconscient qui domine la conscience puisque celui-ci n'est pas considéré comme négatif.

Puis il refutait l'aspect dogmatique de la psychanalyse, et donc de l'hypnose. Pour Erickson, il n'y avait pas de schémas généraux qui puissent rendre compte de la multiplicité des personnalités, et donc c'est à l'hypnothérapeute de s'adapter à chaque patient. De le comprendre, donc, dans un premier temps, afin d'ajuster sa manière d'hypnotiser dans un second temps. Pour que l'hypnose soit efficace, il faut donc impérativement une relation de confiance entre celui qui hypnotise et celui qui est hypnotisé. C'est, selon moi, la base. Trouver le ou la bon(ne) hypnothérapeute.

L'hypnose Ericksonienne refuse ensuite la passivité du patient. L'hypnotisé est actif dans son hypnose, il peut dire "stop" à tout moment, partir, sortir de son état de conscience modifiée. Il effectue lui-même le lien entre son conscient et son inconscient et l'hypnothérapeute n'utilise jamais d'ordres (de suggestions directes) pour le faire entrer dans la phase modifiée de conscience. Il le place en général dans une attitude de relaxation, de détente, dans un contexte favorable pour accéder à cet état, et parle. Les mots ont peu d'importance par ailleurs, il s'agit simplement de lâcher prise et de se laisser porter dans ses "divagations". Certains mots font échos, d'autres non, l'hypnothérapeute teste différentes approches mais n'impose rien. L'hypnothérapeute est une sorte de médiateur dans ce dialogue intérieur.

Enfin cette thérapie par l'hypnose se caractérise par sa brièveté. Contrairement à la psychanalyse qui peut durer des années, ici il est question d'une dizaine de séances. Éventuellement renouvelables si un obstacle ne semble pas résolu, si une opposition entre conscient et inconscient se fait sentir, mais c'est une thérapie dite brève.


Concernant mon expérience avec cette forme d'hypnose, je dois dire que j'ai été bluffée. J'avais du mal à y croire au départ, je m'y suis tournée en dernier recours faute de médecins ou psychiatres compétents.

J'ai eu dès le début la capacité à entrer dans une phase d'hypnose profonde, c'est à dire avoir vraiment l'impression de dormir, mais lorsque mon hypnothérapeute commence le décompte pour sortir de l'état de conscience modifiée, je me "réveille" instantanément. Généralement, j'ai des souvenirs précis de ce qui se passe durant mes séances, de ce que j'imagine, je vois, je perçois, etc. Et très souvent, ce n'est absolument pas lié aux soucis (angoisses, cauchemars...) que j'ai mais à des images agréables : flotter dans l'espace, nager, voler, etc. Comme un allégement du corps.

J'en sors toujours épuisée (mes séances durent de une heure à une heure et demi, environ une heure de discussion suivi d'une demi-heure d'hypnose) et je dors ensuite le soir profondément. Et là, je sens littéralement mon inconscient travailler. Par mes rêves notamment. Puis le "problème" traité par l'hypnose disparait, comme une réelle réconciliation du conscient et de l'inconscient.

C'est une expérience assez étrange, je le concède, tant par cet accès à cet aspect modifié de conscience que par la prise de conscience, justement, de la présence et du travail de l'inconscient. Assez perturbante au départ. Mais pour moi les bénéfices ont été tellement énormes (une réelle acceptation du passé, retrouver une paix intérieure, être en phase avec soi, savoir ce que l'on veut ou non, ce qui est bon ou pas pour soi...) que je conseille ne serait-ce que d'essayer.



Cf. : Annuaire hypnotherapeutes - Institut Français Hypnose Ericksonienne 

Day 84 - Sevrage commencé!



Un mois sans nouvelle, un peu long, mais j'étais en pleine préparation de concours et en phase de stabilisation.

Je me lance d'ailleurs des fleurs, parce que même si je n'ai pas ce fichu concours et malgré les médicaments, j'ai rien lâché, j'ai réussi à bosser comme une dingue sans rien changer au protocole de sevrage. La phase de stabilisation est évidemment la plus facile puisqu'elle consiste à rester aux mêmes doses durant 4 semaines, le corps est donc habitué. 

Ensuite, j'ai vraiment vu ma mémoire s'améliorer. Je pense que c'est du à deux choses. Premièrement, le changement de molécule, puisque le Temesta est probablement la pire qui soit, et que le Lysanxia me donne beaucoup moins d'effets secondaires. Deuxièmement, parce que la mémoire se travaille. Je tiens donc à dire que j'emmerde d'une force incommensurable ces psychiatres qui m'avaient affirmé que j'avais perdu mes capacités, probablement sans pouvoir revenir à mon niveau "normal", ou du moins pas avant quelques années... C'est faux et archi-faux!!! 
Le cerveau se stimule, comme n'importe quel muscle, et les récentes études tentent à montrer que les connexions entre les neurones continuent à s'effectuer en dépit des médicaments (qui en gros, se fixent sur les récepteurs). La seule chose qui importe c'est donc de la faire travailler. Médicaments ou non. Et croyez moi, j'ai testé pendant des semaines!

Ensuite j'ai commencé mon sevrage lundi comme prévu. Au niveau des doses j'en étais, durant la phase de stabilisation à  26 gouttes le matin - 26 gouttes le midi - 30 gouttes le soir, soit 82 en tout. 
Le protocole de sevrage que je suis préconise une baisse de 10% des doses prises toutes les une à deux semaines, soit dans mon cas environ 8, puis 7, puis 6, etc. Il est cependant bien précisé que cela doit être adapté à chaque cas et que seuls les patients savent gérer les doses de diminution. J'ai donc commencé avec une baisse de 6 gouttes soit: 23 gouttes le matin - 23 gouttes le midi - 30 gouttes le soir.

Bon j'ai p'tet débuté un peu fort, parce que c'est pas la super forme. La journée, ça va, pas de crises d'angoisses, ni de symptômes de manque, le souci est la nuit. Difficultés à m'endormir, cauchemars, transpiration excessive, sommeil agité. Et le matin, un léger manque. Le changement de rythme de vie soudain par rapport aux dernières semaines n'aide sûrement pas (décalage de mes heures de sommeil, travail moins intense, stress dans l'attente des résultats...) mais je pense aussi que j'ai voulu aller trop vite, pressée comme d'hab' de m'en débarrasser rapidement!
Donc je vais attendre que mon corps s'apaise, prendre de nouveau rendez-vous avec mon hypnothérapeute, et ensuite faire une diminution de 4 gouttes à la fois. Je suppose qu'il faut que je trouve le bon rythme, ce qui n'est jamais évident au départ.

Enfin, en tout cas, là encore, contrairement aux idées reçues, un programme de sevrage lent est tout à fait tenable et viable donc courage à tous! Testé et approuvé :)