Pour faire court, je suis accro aux benzodiazépines. Benzoquoi? Benzodiazépine. Mais si, les pilules du bonheur, le Valium, le Prozac, le Temesta, tout ça.
Je reviendrai sur mon histoire peut-être plus tard, là pas envie.
Toujours est-il que ces médicaments sont utilisés pour traiter un état anxieux en agissant sur les connexions des neurones du système nerveux pour en réduire l'activité. Autant dire, un anesthésiant du cerveau.
Au début, quand on est VRAIMENT malade, c'est bien. Ça aide. Seul petit soucis, ces molécules sont très addictives, et plus le temps de traitement est long, plus c'est compliqué de gérer son addiction.
Quatre ans que je suis traitée donc je vous laisse imaginer mon état. Une vraie toxico. Non, j'en rajoute pas. Le matin se réveiller en tremblant et en claquant des dents, avec une seule idée : avaler sa petite pilule en la laissant fondre sous la langue pour qu'elle agisse plus vite. En avoir toujours sur soi, pour ne jamais en manquer. Faire des réserves à la pharmacie par peur d'être à court.
C'est le seul truc que tu n'oublies jamais, ton corps te rappelant sans cesse que tu en as besoin, régler comme une montre suisse, il réclame sa dose. Et dès que tu l'as prise, tu comptes les heures jusque la suivante.
Je dis que ça tu l'oublies jamais, parce que le reste, si. Ta mémoire part en vrille, tu te rends compte que t'imprimes plus bien les choses, à court terme surtout. J'ai fait quoi y a 5 minutes? Cet article je l'ai déjà lu? Et les chiffres... Bordel, les chiffres. Appeler son copain en stress devant le distributeur ou la porte d'entrée parce que tu as oublié les codes. Besoin de regarder plusieurs fois par jour le calendrier pour savoir quel jour on est.
Un jour, t'en peux plus. Tu ne te souviens même plus comment c'était la vie avant. Oh oui, je sais, c'est tellement classique ce que je raconte que ça en est pathétique. Ouais, et je m'en fous.
Je souffre. C'est un fait. Je ne souffre pas à cause d'un choix de vie à assumer, je ne souffre pas de ma bêtise, je souffre d'être dépendante, d'avoir perdue certaines de mes facultés sans savoir si elles reviendront.
Et je suis en colère. Vraiment, j'ai la rage. Contre tous ces psychiatres incompétents qui te bourrent de médocs, sans qu'il y ait en ait un seul après pour t'aider à te sevrer.
Ceci n'est que mon expérience. C'est mon intimité, que j'expose, certes, mais ça reste mon intimité.
Si ça vous gonfle, passez votre chemin :)
ATTENTION : Ce blog n'a pas pour but de donner des conseils médicaux. Ce blog ne saurait être une substitution à un dialogue entre patient et médecin.
Ce n'est qu'une expérience personnelle qui ne peut être adaptée à tous. Merci !
C'est bien d'avoir ouvert ce blog. Qui sait peut-être que certaines personnes ayant le même problème passeront par ici et donc ça les aidera.
RépondreSupprimerJe vais te mettre en lien sur mon blog, peut-être que ça aidera aussi.
Line du forum
Tu décris ce que j' ai vécu, plus d' affecte, plus aucune envie, le calme plat..
RépondreSupprimerEn sevrage depuis 14 mois eh oui c' est long j' entame les quatre derniers mois en toute sérénité car je retrouve au fur et à mesure des diminutions le moi que j' étais avant. Comment allons nous pouvoir revivre ensemble au bout de 25 ans de consommation de benzos...Là est la question.
Ca me rassure ce que tu me dis... Le corps ne suit pas trop là, mais le moral si. Faut pas lâcher, et bravo à toi :)
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