mercredi 3 mars 2010

Apprendre

Pas très bien dormi. Corps et cœur meurtris, mais c’est un peu de ma faute, j’avoue.

J’ai relâché la garde, j’ai pris trop confiance, j’ai cru que j’étais assez forte pour tout faire, tout gérer, tout subir. J’ai oublié de m’écouter ces derniers temps, je suis retombée dans mes vieux travers qui consistent à denier mes limites, à foncer droit devant sans réfléchir dans les murs qui se présentent, à sentir et  ressentir pleinement sans prendre garde aux conséquences.

Je me foutrais bien des baffes, parfois, pour encore faire ces erreurs à 26 ans.

Je n’apprendrais donc jamais à me protéger, enfin, non, ce n'est pas tout à fait exact. J’apprends, mais je suis lente! C’est comme vouloir sauter dans le grand bain avant même de savoir nager. Je m’impatiente, je trépigne, et je fais n’importe quoi. Je tiens, un temps, un long moment même, avant de m’écrouler. Et là, tout est à refaire, à reconstruire. Penser ses plaies, attendre que ça cicatrise, et se relever. Mais il y a un certain nombre de coups que je devrais savoir éviter, reconnaître mes failles et ne pas les exposer, ne pas enlever toute mon armure d’un seul coup. Ne pas tout donner, garder quelques réserves.

Il ne s’agit pas pour autant de s’enfermer à double tour dans une Tour d’ivoire, je l’ai fait assez longtemps par peur, terrifiée d’éprouver et c’est probablement tout aussi destructeur. Je crois que c’est le plus difficile pour moi… Savoir doser entre mes émotions et ma raison, ressentir et être indifférente, se laisser porter et résister. Dire non, dire stop, et laisser tout de même les autres entrer dans ma bulle.

Orgueilleuse, entière, et fière, la fragilité et le renoncement ne font pas parti de mon vocabulaire, et je n’espère pas, je ne souhaite pas changer ça. Juste apprendre. Comprendre.

Je sais, ce n’est pas très original, ma seconde patrie l’ayant déjà gravé il y a quelques siècles sur le fronton du temple de Delphes : ΓΝΩΘΙ ΣΕΑΥΤΟΝ. "Connais-toi toi-même". Prends conscience de ton (tes?) identité(s), découvre toi, va au fond de toi pour te confronter, et au final, t’accepter et t’affirmer.

Donc promis, j’arrête de courir jusqu’à en perdre haleine, et je me pause, un peu.

2 commentaires:

  1. Pas grand chose à rajouter après ça, hormis te souhaiter tout le courage possible.

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  2. Pas grand chose à ajouter si ce n'est : merci :)

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